"Hit the Road" fait partie de ces rares disques qui donnent du fil à retordre aux collectionneurs allergiques aux rangements alphabétiques. Non que l'album soit inclassable, mais un art du contre-pied en rend l'allure capricante. S'il ne s'égare pas, Rick Penta frôle la sortie de route çà ou là, avec "Can Ya Dig the Music" (titre heavy rock sans grand intérêt) et "The Lord Sings the Blues" (au titre non trompeur). Il trouve en revanche son ton quand il opte pour une enveloppe musicale sans fioritures, d'où s'échappe une fragilité bancale, qu'il s’agisse d'un folk percussif et rêche très proche de Aaron Fleming (les très entêtants "I Remember Times" et "Who Is the Wise Man" - même instrumentation guitare/batterie, même voix sur le fil) ou d'un folk asthénique où Rick Penta tient l'auditeur bien fermement dans la paume de sa main, au bord du murmure ("Babe", chanson d'amour-berceuse, enregistré à demi-éveillé ou à demi endormi). 

Mais c'est quand se mêlent guitares acoustiques et électriques que Rick Penta est le plus chez lui, dans ces envolées vers les nuages endommagées par le solde d'acide de "Suzi Mesceline", évocation de la drogue dépeint comme tentatrice et qui doit peut-être au Lennon solo à qui l'auteur rendra un hommage appuyé en 1982 à l'occasion de la sortie de son second 45t tours.

Au-delà d'un genre défini, quelque chose de naïf et de très personnel au fond touche dans "Hit the Road", une manière de s'offrir davantage que d'autres qui vaut parfois à Rick Penta d'être rattaché au courant des 'real people'.

I Remember Times 

Suzi Mesciline 

Who Is the Wise Man? 

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