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Acey Stone a beau trôner sur le capot d'une voiture de police, il ne fait pas le malin. Mine défaite, tête basse, visage hâve, lunettes noires qui, de LA, n'ont connu que les nuits blanches, Acey Stone vient nous offrir le spectacle de son chagrin. Le feu de l'amour s'est consumé derrière des verres fumés, comme dirait l'autre. Trop d'écarts, de franchissements de lignes jaunes, de conduites à tombeau ouvert. Après un passage au poste et sans constat à l'amiable, ne reste que le saccage, à s'étourdir de rage et de désolation. Au fond, il ne s'agit que de cela. Il n'est qu'à jeter un œil sur la playlist, ses titres : tous disent le tumulte d'absence, la dénégation, l'hallucination du retour.

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Qu'il batte sa coulpe sur des riff-sirènes de police annonciateurs ("Relax ! It's Only Monday" ; "Here We Go Again") adresse des suppliques au rythme d'accords de piano majestueux ("The Road") ou sur un fond climatique où l'orage qu'on voulait contenu a irrémédiablement éclaté, charriant dans son fracas le peu de ce qui restait à préserver ("A Few More Days"), c'est toujours l'affect de l'être perdu ou à perdre qu'Acey Stone évoque. Feulements, détonations, cris réprimés dans un lointain : l'abîme n'est jamais loin. Le soleil qui succède ("Passage to the Sun") est alors celui des grands brûlés.

Excellent disque de pop psychédélique cabossée, grave et impudique.

The Road

A Few More Days 

Passage to the Sun 

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