Steve Warner - Steve Warner (1979)
06 août 2012Un jour, il faudra se pencher sur quelques disques des antipodes, leur splendide isolement et cette sérénité qui se dégage de leur écoute.
On pourrait évoquer le From A Distance de Franz Scheurer & Murray Hinder. Ou mentionner Ruby de Peter Harris auquel l'album de Steve Warner paru en 1979 sur le précieux label Candle fait parfois écho. Le climat y-a-t-il sa part, dans ce sud du Victoria qui ne connaît pas vraiment les rigueurs de l'hiver et où l’été, fouetté par une brise émolliente, ne pèse guère ? On retrouve chez Steve Warner cette infinie douceur de mélodies translucides venant s'échouer aux rivages de nos oreilles. Encore ne s'agit-il que d'un versant de ce projet d'un homme seul, qui, entre nécessité et virtuosité, s'acquitte de toutes les tâches musicales. S'il excelle dans les climats nocturnes et oniriques, les lenteurs de la houle et les irisations marines (beauté d'un jeu de piano presque classique et touches de synthétiseurs en guise de nappes d'orchestration), Steve Warner s'emploie à varier les tableaux au travers d’instrumentaux où passent le parfum de la poussière du bush et le fantôme des pionniers. Chose étrange, on jurerait, ici et là, entendre Elliott Smith avant l'heure légale : même chant-murmure radieux et plaintif, même usage de voix filtrée. Façon de dire sans doute que la bonne musique est intemporelle et que les bons disques se transmettent comme amulettes contre la laideur du temps.
Released in 1979 on the Tasmanian label Candle Records (though recorded in '76), this little-known album is way better than overhyped aussie items. Ranging from acid-folk numbers with a cosmic feel to dreamy ballads (several tunes make good use of almost classically influenced piano lines) or atypical instrumentals with a more proggy flavor, this one-man project by Steve Warner is a trip in itself. Vocally, the hushed, whispery tone of Warner is, at times, reminiscent of Elliott Smith, so to speak. If the most alluring numbers are the quietly, atmospheric ones, the twilight zone intro provides a truly charming counterpoint. Maybe the listener must be eclectic to fully appreciate this LP performed with an exquisite sense of innocence. Great stuff anyway.
Summer
Poems in Your Eyes
Fireflies
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