Sans être fin observateur, on a tôt fait de se rendre compte que dans la pléthore de disques chrétiens, peu méritent que l'on y prête une oreille attentive et c'est d'autant plus vrai pour le folk féminin. C'est que, si un album est bon vocalement, encore faut-il s'assurer que le reste suive. Or, quand il n'est pas fantomatique, l'accompagnement est souvent inconsistant voire carrément grotesque (à tout hasard, l'inconvenance d'un piano d'ameublement).

Seulement, non contentes de leur don inné pour l'écriture ou plutôt du talent de Diane Rice, à qui l'on doit onze des douze compositions originales et de leurs voix et harmonies séraphiques, les Seraphims (trio de jeunes filles californiennes formé sur les bancs de Azusa Pacific College au printemps 1968) s'offrent les services de ce qui semble être un groupe de studio marqué par le garage-beat psychédélique (guitare électrique, basse et batterie, sans compter la présence impromptu, mais jouissive d'un accordéon "orgue"). Et c’est justement cette rencontre fusionnelle du sacré avec ce brin de nostalgie qu'est déjà le son 'girl group' naïf et l'imaginaire hippie qui hisse Consciousness of Happening au Panthéon US des 'female vocals albums', non loin d’All in One, avec qui d'ailleurs, il partage quelques points communs : même clochettes et percussions, psyché sous-jacent et rythmique feutrée...

Mais à l'inverse de ce dernier, le LP des Seraphims s'écoute à la tombée du lit : outre la thématique des chansons, ce contraste entre l'allant et la gaieté de certains titres ("Wake Up Singin’", "Jesus Loves You", "The Meaning of Lie") et morceaux plus down tempo ("Good Morning Jesus", "Holy Ground") s'y prête extrêmement bien.  

Consciousness of Happening 

Don't Cling to Me 

Holy Ground

Good Morning Jesus 

Check out the liner notes and the review in Archivist for a better description than I could ever give.